Il n'est guère surprenant que notre esprit réagisse de manière spécifique lorsqu'il est confronté à une situation de survie. Dans cet article, nous explorerons les principales réactions psychologiques qui peuvent survenir face à des facteurs de stress extrêmes. Comprendre ces réponses internes vous aidera, ainsi que vos compagnons, à mieux naviguer les défis inhérents à des environnements hostiles et imprévisibles.
LA PEUR
La peur est la réaction émotionnelle que nous avons en présence d'un danger, réelle ou non, qui pourrait occasionner des blessures, des maladies ou la mort. Cette réaction ne se limite pas aux seuls traumatismes physiques : tout ce qui menace notre bien-être émotionnel et mental peut aussi engendrer la peur. Chez la personne qui lutte pour survivre, la peur peut jouer un rôle positif si elle l'incite à redoubler de prudence dans une situation où la négligence pourrait lui être fatale. Malheureusement, elle peut aussi le paralyser, au point même de l'empêcher de faire les gestes essentiels à sa survie. La plupart des gens font l'expérience de la peur lorsqu'ils sont confrontés à des conditions difficiles dans des environnements peu familiers. Il n'y a aucune honte à y avoir! Chaque personne doit s'entraîner à ne pas se laisser envahir par la peur. Avec une formation réaliste, vous devriez idéalement acquérir les connaissances et les habiletés nécessaires pour accroître votre confiance en soi et composer avec vos peurs.
L'ANXIÉTÉ
Avec la peur vient l'anxiété. Autant il est naturel d'avoir peur, autant l'est-il d'éprouver de l'anxiété. Il s'agit parfois d'un mauvais sentiment d'appréhension que l'on éprouve devant des situations dangereuses (sur le plan physique, mental ou émotionnel). Utilisée sainement, l'anxiété nous pousse à agir pour éliminer le danger qui menace notre existence, ou du moins pour le maîtriser. Pour réduire son anxiété, une personne en situation de survie se concentre sur les tâches qui lui permettront de s'en sortir vivant. En réduisant ainsi son anxiété, elle en contrôle également la source, soit ses peurs. Dans ce sens, l'anxiété est utile. Par contre, elle peut aussi avoir un impact dévastateur. Elle peut vous submerger au point de vous plonger dans la confusion et de vous empêcher de réfléchir. Une fois dans cet état, il vous est de plus en plus difficile de porter des jugements sensés et de prendre de bonnes décisions. Pour survivre, vous devez donc apprendre les techniques qui vous permettront de calmer votre anxiété et de la maintenir à un niveau qui vous sera utile et non nuisible.
LA COLÈRE ET LA FRUSTRATION
La frustration survient lorsqu'on est constamment brimé dans ses efforts pour atteindre un but. Le but de la survie est de rester en vie jusqu'à ce que l'on trouve de l'aide ou jusqu'à ce que les secours arrivent. Pour y arriver, vous devrez accomplir certaines tâches avec un minimum de ressources. Inévitablement, vous rencontrerez des obstacles, certains paramètres échapperont à votre contrôle. Or, en situation de vie ou de mort, chaque erreur prend une importance démesurée. Tôt ou tard, vous ne pouvez manquer d'éprouver un sentiment de frustration devant l'échec de certaines de vos tentatives. L'une des manifestations de cette frustration est la colère. En situation de survie, les événements susceptibles de provoquer la frustration et la colère ne manquent pas. On peut se perdre, se blesser ou oublier du matériel; le mauvais temps, le terrain inhospitalier et ses propres limites physiques sont autant de sources de frustration et de colère. Et la frustration et la colère suscitent des réactions impulsives, des comportements irrationnels et des décisions hâtives, et incitent parfois à « démissionner » (à éviter d'entreprendre tout ce qu'on ne peut complètement maîtriser). La personne qui réussit à contrôler et à bien canaliser la charge émotionnelle associée à la colère et à la frustration est mieux à même de relever les défis de la survie. Celui qui n'arrive pas à le faire peut par contre gaspiller beaucoup d'énergie à des activités qui n'augmentent guère ses chances de survie ni celles des personnes qui l'entourent.
LA DÉPRESSION
Rares sont ceux qui ne seraient pas découragés, du moins momentanément, devant les multiples privations auxquelles on est confronté en situation de survie. En s'approfondissant, ce découragement cède parfois la place à ce que l'on appelle la « dépression ». La dépression est étroitement liée à la frustration et à la colère. La personne frustrée de ne pas arriver à ses fins se met de plus en plus en colère. Et comme la colère ne l'aide en rien, son niveau de frustration monte d'un cran. Le cycle destructeur de la colère et de la frustration continue ainsi jusqu'à épuisement physique, émotionnel et mental. À ce point, la personne finit par abandonner la partie. Si on se laisse gagner par la dépression, on risque de perdre toute son énergie et, ce qui est plus grave, de perdre jusqu'à la volonté de survivre.
LA SOLITUDE ET L'ENNUI
L’être humain est un animal social; il apprécie la compagnie d’autrui. Rares sont les gens qui voudraient être seuls en tout temps! Mais, en situation de survie, comme vous le savez, on risque beaucoup de se retrouver isolé. Cela n’est pas mauvais en soi. En effet, dans la solitude et l’ennui, on se découvre parfois des qualités insoupçonnées. La puissance de votre imagination et de votre créativité pourrait même vous étonner. Nécessité est mère de l'invention, comme dit le proverbe. Par-dessus tout, vous pourriez trouver en vous-même des réserves de force et de courage intérieurs que vous ignoriez totalement posséder. Par contre, la solitude et l’ennui peuvent aussi conduire à la dépression. En situation de survie, seul ou avec d’autres, vous devez trouver des façons d'occuper votre esprit à des activités constructives. Vous devez développer votre autonomie. Vous devez faire confiance à votre capacité de vous débrouiller.
LA CULPABILITÉ
Les circonstances qui font que l’on se retrouve en situation de survie sont parfois dramatiques et tragiques. Il peut s’agir d’un accident ayant occasionné des pertes de vie. Parfois, il ne reste qu’une poignée de survivants ; parfois on se retrouve seul. S'il est naturel de se sentir heureux d’être vivant, on peut en même temps pleurer la perte de ses compagnons moins fortunés. Il n’est pas rare que les survivants se sentent coupables d’avoir échappé à la mort alors que les autres ont péri. Ce sentiment, utilisé de façon positive, a pourtant amené certaines personnes à lutter avec encore plus d’acharnement pour survivre, en les convaincant d'avoir été épargnées pour remplir une mission supérieure dans la vie. Certains survivants se sont aussi efforcés de rester en vie pour poursuivre l’œuvre de ceux qui ont péri. Quelle que soit la raison, il ne faut jamais s'empêcher de vivre par culpabilité. Les vivants qui renoncent à survivre n’arrivent à rien. Ce genre d’attitude est une grande tragédie.
En conclusion, comprendre les réactions psychologiques face aux situations de survie est essentiel pour y faire face efficacement. La peur, l'anxiété, la colère, la frustration, la dépression, la solitude, l'ennui et la culpabilité sont autant de réponses naturelles aux facteurs de stress extrêmes. Chacune de ces émotions a le potentiel d'affecter positivement ou négativement les chances de survie, selon la manière dont elles sont gérées. La clé réside dans la préparation mentale et l'entraînement, qui permettent de transformer ces réactions en outils pour surmonter les obstacles plutôt qu'en entraves. En apprenant à contrôler ces émotions et à les utiliser à bon escient, les survivants peuvent non seulement augmenter leurs chances de survie, mais aussi découvrir des forces intérieures insoupçonnées. Face à l'adversité, il est crucial de maintenir une attitude positive, de rester actif et de se concentrer sur les actions qui favorisent la survie. Ainsi, chaque défi peut devenir une occasion de se dépasser et de renforcer sa résilience mentale.